Cluzel (Radio France), niente nuove radio sul digitale

Il presidente di RF: “Quali sarebbero le ragioni di tanti progetti musicali e sportivi in un momento in cui la radio dovrebbe piuttosto badare a rafforzare la propria posizione e migliorare i programmi esistenti?”


Radio Passioni

Nei mesi che precedono il lancio della piattaforma radio digitale francese, il quotidiano economico Les Echos intervista Jean-Paul Cluzel, presidente di Radio France sulle prospettive della radio nel nuovo contesto. Cluzel dice di non capire bene la ragione dei tanti progetti di nuovi canali, soprattutto musicali e sportivi, in un momento in cui la radio dovrebbe piuttosto badare a rafforzare la propria posizione e migliorare i programmi esistenti (sette nel caso di Radio France). Il DMB non può essere visto come uno spazio per nuovi entranti ma come un ulteriore sbocco e un potenziamento per chi è già presente sul mercato. Il resto forse dovrebbe essere fatto su Web. I multiplex previsti dal CSA sono quelli che sono, conclude Cluzel, e per poterli ampliare e accogliere nuovi programmi bisognerà attendere lo switch off dell’analogico.

JEAN-PAUL CLUZEL – LE PRÉSIDENT DE RADIO FRANCE
« Je comprends mal qu’il y ait tant de projets de nouvelles radios »
[ 14/10/08 ]

A l’heure où la radio numérique suscite un engouement sans précédent depuis la libéralisation de la bande FM il y a vingt-cinq ans, Jean-Paul Cluzel, le président de Radio France, ne cache pas son inquiétude sur l’évolution du média. Contrairement à la télévision avant le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT), l’offre en radios sur la bande FM est déjà très abondante. Pour lui, le numérique doit conforter la diffusion des radios existantes plutôt que de favoriser de nouveaux entrants.

Pourquoi Radio France n’a-t-il pas présenté de nouveaux dossiers dans le cadre du premier appel d’offres pour la radio numérique?

L’augmentation du nombre de nos chaînes n’est pas la priorité pour Radio France. Nous avons déjà 7 programmes, ce qui n’est pas mal. Notre priorité est qu’ils soient mieux diffusés sur l’ensemble du territoire. Trois d’entre eux, FIP, Le Mouv’ et France Info, sont en effet loin de pouvoir être entendus par tous les Français. France Info ne couvre que 70 % des Français. Et ce pourcentage tombe à 30 % pour Le Mouv’ et 20 % pour FIP. Mais, en 2012, la radio numérique couvrira 90 % de la population. Le vrai apport de la radio numérique n’est donc pas, à ce stade, l’augmentation du nombre de radios – il y en a déjà plus de 50 à Paris -, mais leur diffusion sur l’ensemble du territoire. L’offre est déjà abondante, je comprends mal qu’il y ait tant de projets de nouvelles radios sportives ou musicales, à l’heure où Internet ou l’iPod permettent à chacun de composer son propre programme thématique. J’ajoute qu’aujourd’hui le nombre de multiplexes envisagés par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est limité et qu’on ne pourra l’augmenter qu’après l’extinction de l’analogique.

Vous venez de nommer David Kessler directeur général délégué du groupe et Bruno Patino directeur de France Culture. Quelles sont leurs lettres de mission?

Le numérique apporte la convergence entre les médias : aujourd’hui, la plupart des médias bénéficient de l’image, fixe ou animée, et de l’écrit. Or l’image et l’écrit ne sont pas dans le domaine naturel de la radio, qui perd par ailleurs un avantage qui lui était spécifique, la mobilité. Comment positionner la radio dans ce monde nouveau ? Ce ne sont pas les chaînes de radio, ni de télévision qui ont été pionnières sur Internet. Les vraies innovations sont venues de nouveaux acteurs tels Google, Facebook, YouTube ou en France Dailymotion. La nomination de David Kessler, qui connaît parfaitement le monde de l’image, et celle de Bruno Patino, qui a créé le site Internet du quotidien « Le Monde », un des plus grands succès français sur la Toile, répond à cette volonté d’être plus imaginatif sur Internet.

Pensez-vous que la radio est menacée?

Si nous ne faisons rien aujourd’hui, elle l’est. Depuis plusieurs années, l’audience des radios est en baisse légère, mais régulière, même si notre média recule moins que d’autres, les chaînes de télévision généralistes par exemple. A l’intérieur de la radio, la spécificité et, je crois, la qualité des programmes de Radio France font que nous nous en tirons mieux que la plupart de nos concurrents du privé. Mais on ne peut pas rester passif. Il faut aller au-delà de la « tarte à la crème » de l’interactivité. L’auditeur, qui est aussi internaute, devient acteur de sa propre information et de sa culture. Quand des groupes de musique émergent sur MySpace ou qu’une vidéo amateur fait un scoop sur Dailymotion, cela est nouveau et intéressant. Sur les sites Internet, les internautes, les jeunes en particulier, trouvent une information brute qui leur paraît plus objective et plus honnête. Le terrain sur lequel nous devons travailler est le suivant : comment faire pour que les professionnels de l’information et de la culture que nous sommes apportent plus que ce que l’on trouve déjà sur Internet ? C’est beaucoup plus intéressant que la seule interactivité.

Quelles sont les conséquences concrètes pour les stations de Radio France, pour ses sites Internet?

Nous devons agir dans deux sens : nos sites Internet doivent enrichir les émissions diffusées sur les ondes et nos programmes doivent explorer des champs nouveaux par rapport à ce qui se passe sur la Toile. Mais la priorité reste les contenus, notamment auprès des publics jeunes qui désertent les radios traditionnelles.

Quelles sont les conséquences pour Radio France du projet de loi sur l’audiovisuel public?

Aucune, à part la nouvelle procédure de nomination des présidents des entreprises de l’audiovisuel public.

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